Pour la troisième fois en trois ans, me voila parti à Metz pour la réalisation des photos du Marathon Metz Mirabelle 2017 qui s’est déroulé le 08 octobre 2017.

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Abraham Girma

Abraham Girma remporte cette 8è édition avec un chrono de 2h12’27. S’il avait réalisé 27 secondes de moins, il aurait battu le record de l’épreuve organisée à Metz et doublé sa prime. Pour 27 secondes, il perd 3000€.

C’est en 2015 que je posais pour la première fois mon objectif sur le Marathon Metz Mirabelle avec Sprint Photo.
L’événement, le nombre de coureurs, l’organisation huilée nous avaient donné envie de revenir en 2016.
Notre travail, la qualité des images produites, la rapidité à laquelle nous avions rendu plusieurs dizaines de milliers de photos disponibles en quelques jours avaient convaincu l’organisateur de nous rappeler. L’essai transformé en 2016 nous légitimait pour l’édition 2017 à laquelle nous avons participé en donnant le meilleur de notre savoir-faire. Comme d’habitude.

SPRINT PHOTO, KEZAKO ?

Je suis à l’initiative de Sprint Photo qui regroupe les compétences de pros de la photo, spécialistes du sport. Simple et facile pour les organisateurs : nous proposons des prestations photo haut de gamme « clé en main » aux organisateurs d’événements sportifs d’ampleur à travers le Grand Est depuis 2015.

Pour ce qui concerne les courses à pied, c’est un travail photo « ligne d’arrivée » que nous mettons en place pour permettre aux coureurs d’obtenir des photos en plein effort pendant l’épreuve.
Des photos de très grande qualité. Individuelles. Personnalisées. Que chaque coureur peut trouver en renseignant son numéro de dossard sur un site internet dédié.
Tout est géré par Sprint Photo : prises de vues, traitement d’images et commandes de photos (numériques ou papier) sans coût pour l’organisateur. Les photographes sont rémunérés sur la vente des tirages ou des fichiers aux coureurs.

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Certains expriment leur joie intense de rallier la ligne d’arrivée, achevant ainsi le travail de 4 relayeurs pour boucler la distance mythique de 42km et des poussières.

Le Marathon Metz Mirabelle 2017 s’est déroulé le dimanche 08 octobre 2017 et a vu la participation de 6657 coureurs, toutes épreuves confondues.

Un travail de pro depuis les prises de vues…

Parti le samedi après midi, je passe la nuit sur place pour être le plus réactif possible le dimanche matin.
L’expérience de l’année passée, avec une météo dantesque m’a rendu prudent, et j’ai de quoi me protéger de la pluie et du froid, qui n’arriveront finalement jamais. Tant mieux.

Avec les années et l’expérience, je sais me préparer physiquement, psychologiquement et techniquement.

La ville est bouclée à cause du parcours, et nous sommes garés depuis 7h du matin, pour pouvoir accéder au site. Après un bref petit déjeuner, nous rejoignons la ligne d’arrivée à 8h30 et installons notre matériel méthodiquement pour ne pas nous faire surprendre et préparer les longues heures de shooting qui s’annoncent.

C’est fin prêt que j’appuie sur le déclencheur à l’arrivée du premier concurrent à 10h27. Ma dernière photo sera réalisée à 15h01.
De longues heures pendant lesquelles des milliers de coureurs se succèderont devant mon appareil. De longues heures immobile, à viser, à déclencher, à zoomer, à anticiper, à ajuster les réglages en fonction de la lumière.

3…2…1… Contactez-moi !

Marathon Metz Mirabelle 2017

Peu importe le chrono pour beaucoup : il y a de la joie dans les derniers mètres et de la fierté dans les regards. Moi, je mets mon savoir-faire en œuvre pour capter ces moments intenses.

Les concurrents ont chacun leur rythme. Parfois très nombreux à se suivre, ils m’obligent à redoubler d’attention et à déclencher sans interruption. Viser-shooter, viser-shooter, viser-shooter…

Une fraction de seconde pour réaliser des photos qui seront pour beaucoup des souvenirs d’un moment rare et important : l’achèvement d’un marathon, aboutissement de longs mois d’entrainement.

Confiant dans mon incroyable matériel, confiant dans mes capacités, je lutte contre l’endolorissement de mes articulations. L’épaule tire, le doigt se crispe. La fatigue s’installe, accentuée par l’inconfort de la position statique. Certains seront oubliés : angle de vue bouché, ou un trop grand nombre de coureurs à l’instant fatidique. Je sais que je peux me reposer sur mon équipier du jour, positionné de l’autre côté de la route qui couvre un autre angle.
Lui sait parfaitement aussi que ceux qu’il rate sont probablement dans ma boite.

Enfin, le dernier concurrent. Le commissaire responsable de la ligne d’arrivée passe devant moi et m’indique que les délais sont dépassés et que plus personne n’est sur le parcours. Heureusement ! Les marathoniens sont partis à 9h. Il est 15h10. 6h10 pour boucler un marathon, c’est bien trop pour pouvoir frimer devant la machine à café le lundi. Moi, je plie bagage, et je prends la route direction Strasbourg : de longues heures de traitement m’attendent.

… jusqu’au traitement des photos pour 99,36% de photos réussies.

Marathon Metz Mirabelle

Déguisés ou non, chaque participant a permis de faire de cette édition 2017 une réussite sportive et photographique.

4h30 de prises de vues. Des milliers de coureurs ayant défilé devant moi. Au final, j’ai 10639 photos sur les cartes mémoires.

Commencent alors de longues heures de traitement, qui doivent être les plus rapides possibles. Déjà sur les réseaux sociaux les premiers messages des coureurs nous parviennent, qui nous demandent quand ils pourront voir les photos de leur exploit.

Je passe mon dimanche soir, mon lundi matin, puis après midi, puis soir et le début de mon mardi matin à attribuer ces numéros de dossards aux photos.

Les photos traitées sont chargées sur un serveur pendant de nombreuses heures.
Je trie aussi. Jetant 68 photos. Une rapide règle de trois me permet donc de dire que j’ai réussi 99,36 % des photos que j’ai prises ce jour la.

Seules 8 photos jetées sont floues (mauvais calage de l’AF). Le reste du rebus correspond essentiellement à des têtes coupées, des organisateurs qui passent devant mon objectif…

Jamais, sur aucune course, je n’avais réussi un tel score, même si je tourne régulièrement autour de 98% de photos réussies.
Alors bien sur, les rageux vont nous insulter sur le prix des photos qui coûtent pourtant moins cher qu’une pizza au restaurant pour un souvenir de très grande qualité.

DSC_5077Bien entendu, les gens sans scrupules trouveront le moyens de piquer le fruit de ce travail malgré les filigranes « copie interdite » qui barrent les photos pour se vanter de leur performance sur leur page facebook, déféquant ainsi copieusement sur notre labeur.
Évidemment, les photographes amateurs sont nombreux à tenter de faire de belles photos tout au long du parcours, dégueulant ensuite des centaines et des centaines de photos gratuites mais moches sur des pages facebook type « Passion photo / passion course à pied ».
Bien sur, le cousin du fils de l’amie de la sœur du copain de l’organisateur aime beaucoup faire des photos, et l’année prochaine, il sera chargé de faire de belles photos de l’événement parce que c’est sa passion.

Tout cela est connu, usant, difficile et met en péril le modèle économique que nous avons mis en place et que nous tentons de faire vivre. Il consiste à réaliser et mettre à disposition des coureurs ces photos d’une qualité hors norme pour des souvenirs d’une vie que très peu d’autres pourront leur fournir.
Mais pour l’heure, je préfère me satisfaire de ce travail parfaitement exécuté, dont le résultat exceptionnel me remplit de cette joie particulière qui provient du sentiment du devoir accompli.
Demain sera l’occasion de croiser le fer sur ces sujets de préoccupation pour le photographe indépendant que je suis.

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