Gros plan sur une image et son histoire : celle d’une photo du maillot jaune du tour de France 2019, français de surcroit (ce qui n’était pas arrivé depuis 5 ans).

La cinquième étape du Tour de France me fait de l’œil depuis des mois.
Avec le passage du Tour de France en Alsace en ce début de mois de Juillet, je prends un jour off pour aller faire de la photo personnelle.
Personne ne commandite quoi que ce soit et je vais donc appuyer sur le déclencheur pour me faire plaisir et réaliser une photo du maillot jaune.

Arrivé chez moi en fin de journée, je sais que j’ai en boite une image qui vaut le coup. Cette image, la voici, suivie de son histoire.

Photo du maillot jaune : Julian Alaphilippe pendant la montée de Grendelbruch.
Julian Alaphilippe, maillot jaune du Tour de France 2019 dans la montée du col de Grendelbruch

Photo de tour de France : comment faire ?

Le parcours est repéré depuis des semaines.
J’ai choisi cette étape, parce qu’il y a une première montée inscrite au classement des grimpeurs (3è catégorie). Dans cette montée, un virage en épingle à 1,5km du sommet.
Pour m’y rendre, je fais le choix de la randonnée. Je me gare à Molkirch, et je rallie Grendelbruch par le Château du Guirbaden. 
Arrivé en milieu de matinée, je découvre cette épingle que j’avais seulement observée sur la carte.
Elle est parfaite.
Le club de photo du coin est déjà installé de manière à utiliser des trépieds, des objectifs longs à l’extérieur du virage.
Je fais l’exact contraire.

Le filé, une technique dans mes cordes !

J’avais réfléchi à ce moment depuis quelques jours en me demandant ce que je pouvais et voulais ramener comme photo.
Je savais parfaitement que le moment serait fugace et qu’après des heures d’attente, les coureurs fileraient devant moi à toute vitesse pendant un bref moment.
J’ai malgré tout fait le choix du risque en tentant des images spectaculaires avec la technique du filé pour ma photo du maillot jaune.
Risqué parce qu’il y a pas mal de chance de se rater… Et que je ne peux pas leur demander de repasser…
Pour faire ce type de photo, il faut avant tout des vitesses d’obturations lentes pour exagérer l’impression de vitesse des coureurs.
Voila pourquoi j’ai décidé d’exploiter l’intérieur du virage et de suivre les cyclistes avec un très grand angle (16mm).
J’ai eu le temps de « sentir » le virage en m’entrainant avec les amateurs venus gravir le col avant les pros.
Et lorsque les coureurs arrivent enfin, je shoote méthodiquement.
J’aperçois le maillot jaune. J’agis d’instinct. Tout va très vite.
Et je rentre avec une très chouette image construite exactement comme je le souhaitais.
Les planètes étaient alignées, j’ai eu beaucoup de chance.
Mais je me suis donné les moyens de réussir cette image.

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Les coureurs sont passés en 20 secondes maximum. Tout le monde remballe, je refais la rando dans l’autre sens.
1h30 plus tard, je rejoins mon véhicule et je rentre heureux de ma prise de vue.
Une fois devant mon écran, je me rends compte que quelques photos valent le coup : le champion de France Warren Barguil apparait sur l’une d’elles.