La photo industrielle est une des nombreuses cordes de mon grand arc. Mandaté par ENERCON GmbH, spécialiste allemand de l’éolienne, je suis chargé de couvrir la réception et le déchargement d’éoliennes arrivées en péniches au Port Autonome de Strasbourg.

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La prise de contact et la négociation commerciale se sont déroulés en français. C’est l’unité média de ENERCON GmbH qui prend contact avec moi au cours du mois d’avril pour un travail qui me motive d’emblée : réaliser un reportage photo complet de la réception et du déchargement d’éoliennes sur le Port Autonome de Strasbourg.
La problématique de l’entreprise est clairement exprimée : valoriser des modes de transports alternatifs au transport routier. La marchandise se compose de morceaux (énormes) d’éoliennes livrés par voie fluviale.
La livraison initialement prévue courant du mois de juillet s’accélère. Et je suis contacté la veille de l’arrivée des péniches sur le port de Strasbourg, mi-juin.
Réactivité et adaptabilité font partie de mes atouts, et je réussis donc à me libérer pour ce travail photographique hors norme.

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Le travail de prises de vues et la journée se feront en langue allemande. La langue de Goethe fait partie de mes compétences réelles.
Je n’ai pas de conversassions poussées à tenir tout au long de la journée et personne ne jugera mes fautes éventuelles. Et c’est tant mieux. Je comprends les échanges entre les spécialistes du levage, ce qui me permet d’anticiper, de me placer, de comprendre les problématiques rencontrées tout au long de la journée par le sous-traitant grutier, dont le travail consistera à décharger les éléments transportés par les péniches jusqu’à Strasbourg.

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Un travail photographique complet, des conditions de travail épuisantes.

Le brief de mon client est simple et clair :
– valoriser les infrastructures (quais, bassins, etc)
– suivre le déchargement de chacune des différentes pièces acheminées et les différentes techniques d’accrochage et de levage
– valoriser les hommes et leur travail

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Ces hommes, justement, composent une petite équipe de 7 à 8 travailleurs en fonction de l’avancement de la journée.
Le travail est rodé, les équipes font preuve de sang froid, de technique et de maitrise.
2 à 3 hommes sont dans les péniches, et veillent à la fixation des éléments à lever.
2 hommes sont à terre et réceptionnent ces pièces, les disposent sur le quai et décrochent les pièces.
1 grutier dirige l’énorme engin de levage.
1 superviseur donne les consignes, dirige les travaux, et donne un coup de main lorsque c’est nécessaire.
Il faut adapter les outil d’accrochage aux pièces (tonnages, techniques d’accrochage, etc)
Lentement mais surement, méthodiquement et avec sang froid, les éléments sont débarqués.

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La difficulté la plus importante se situe au niveau de la météo.
La canicule est bien installée, il fait une chaleur à crever. Le quai est long de plusieurs centaines de mètres et seule la grue distille un peu d’ombre. Les hommes souffrent de la chaleur sous leurs casques de chantier, et moi aussi.
Il faut dire que ce travail photographique nécessite le port d’un casque de chantier, de chaussures de sécurité, d’un pantalon et d’un gilet de sécurité. On est pas à la plage, mais sur un chantier.
Le soleil plombe l’atmosphère, je veille à mettre régulièrement de la crème solaire et à m’hydrater. La courte pause de midi se passera pour moi sous l’énorme grue qui m’offre un peu d’ombre.
Plus la journée avancera, et plus j’économiserai mes mouvements, pour garder l’énergie nécessaire à la réalisation de mon travail. C’est rincé et cuit que j’achèverai ce reportage.

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DSC_6656Pour ce travail relativement exigeant, j’ai employé 2 types d’objectifs et de boitiers radicalement différents, mais totalement complémentaires.
Un boitier plein format, mon Nikon D4s sur lequel j’ai monté un 16-35mm (grand angle) sur lequel j’ai vissé un filtre polarisant (circulaire) qui m’aidera à gérer correctement la lumière très dure de ces premiers jours d’été. Avec cet objectif, je peux à la fois réaliser des vues de l’énorme grue en action en faisant rentrer un maximum de choses dans le cadre, mais aussi être en plein cœur de l’action en me rapprochant au maximum des éléments photographiés et oser des cadrages + dynamiques.
Un boitier APS-C couplé à 70-200mm qui me permet de chercher du détail et de valoriser les gestes des hommes qui bossent sous ce soleil de plomb, même si je suis trop éloigné de l’action (je n’ai pas l’autorisation de monter dans les péniches, par exemple).
Avec l’emploi de ce matériel, je produis un reportage varié, intéressant et dynamique de ce moment passionnant à suivre qu’à été le déchargement d’éoliennes sur le Port Autonome de Strasbourg.
Près de 400 photos seront livrées à mon client, je vous laisse admirer une centaine de ces images qui vous permettront de juger le travail accompli.

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